La dénutrition est un état pathologique caractérisé par un déséquilibre entre les apports nutritionnels et les besoins de l’organisme. Ce déséquilibre peut résulter de divers facteurs tels que des difficultés pour s’alimenter, des difficultés financières, des maladies chroniques, ou encore des problèmes bucco-dentaires.
Chez les personnes âgées, la dénutrition peut être aggravée par une diminution de l’appétit, souvent liée à la perte du goût (qui peut être due à la prise de certains médicaments), l’isolement social ou à un état dépressif. La perte de poids est souvent un signe précurseur, mais d’autres symptômes peuvent aussi se manifester :
Une évaluation régulière, incluant le suivi du poids, de l’indice de masse corporelle (IMC) et des analyses de sang, peut aider à dépister cette condition. Le diagnostic repose sur l’association de critères phénotypiques et étiologiques.
Les conséquences de la dénutrition chez les personnes âgées sont multiples. Elles incluent une fragilité accrue, un affaiblissement général, et une perte de poids significative. La diminution de la masse musculaire (sarcopénie) peut entraîner une diminution de la mobilité et augmenter le risque de chutes et de fractures.
Les signes de dénutrition chez la personne âgée sont souvent visibles : une perte de poids de 5 % en un mois ou de 10 % en six mois, une diminution de l’appétit, et un IMC inférieur à 21. D’autres indicateurs incluent une asthénie, une fatigue persistante, des infections à répétition, et des difficultés à cicatriser. La peau sèche, la sensation de soif altérée, et une sécheresse buccale peuvent également signaler un problème de dénutrition. Une albuminémie inférieure à 35g/L peut également alerter.
Il y a également le Mini Nutritional Assessment (MNA) qui est un outil simple et efficace pour évaluer l’état nutritionnel. Ce questionnaire aborde divers aspects, de l’alimentation à la mobilité.
Pour identifier la dénutrition, il est crucial de surveiller régulièrement le poids et l’état général de la personne âgée.
Il est recommandé de réaliser un bilan nutritionnel pour les seniors avec un diététicien nutritionniste pour détecter et limiter le risque d’apparition de la dénutrition.
La dénutrition chez les personnes âgées est un sujet de santé publique. Souvent liée à une perte d’appétit, elle se traduit par une diminution des apports alimentaires et peut engendrer diverses carences. Voici quelques conseils (basés sur le Programme National Nutrition Santé 4 des seniors) pour prévenir cette maladie silencieuse.
Buvez au minimum 1L d’eau par jour, et si possible plutôt 1,5L. Variez les sources d’hydratation : eau, tisane, sirop, lait, mais également café, thé et boissons aromatisées. Fractionnez les prises hydriques sur la journée, pendant mais aussi en dehors des repas et buvez sans attendre de ressentir la sensation de soif. Veillez à boire encore plus en cas de risque de déshydratation : forte chaleur (canicule, chauffage élevé), fièvre, diarrhée, vomissements. Les signes de déshydratation : sécheresse de la bouche, peau qui tiraille, constipation, urines très colorées ou très odorantes.
Quels que soient vos activités et votre mode de vie, maintenez un rythme alimentaire d’au moins 3 repas par jour avec éventuellement un goûter ou une collation qui permettent de répartir les apports dans la journée, notamment en cas de perte d’appétit qui entraîne presque toujours une dénutrition. C’est important car, avec l’âge, le fonctionnement du corps est sujet à des modifications : la digestion est plus longue et plus difficile. Pour la faciliter, les repas doivent être espacés d’au moins trois heures.
En cas de perte d’appétit, adaptez les portions alimentaires pour éviter l’écœurement à la vue de grande portion, rehaussez le goût des plats avec des aromates et des épices, variez le contenu et les couleurs de l’assiette, privilégiez des aliments plaisir.
Pour éviter ou pallier une dénutrition, veillez quotidiennement aux apports en protéines : viandes, poissons, œufs, produits laitiers, légumineuses. Le petit-déjeuner est un repas à ne pas négliger. Il permet à l’organisme de se recharger en énergie après la nuit. Au menu : une boisson + un produit céréalier (pain, biscottes…), un produit laitier (lait, fromage blanc, fromage…) et un fruit.
Par ailleurs, il est conseillé de consommer trois à quatre produits laitiers par jour et 100g de viande, poisson ou œuf, au déjeuner et au dîner. Le dîner est important, il favorise souvent un meilleur sommeil chez les séniors. Il est essentiel d’y apporter des produits céréaliers ainsi que des protéines.
Si vous êtes rapidement rassasié, n’hésitez pas à enrichir vos plats, c’est peu coûteux et facile à mettre en place. Par exemple, enrichissez vos plats avec une sauce béchamel ou ajoutez aux potages, aux purées et gratins, du fromage râpé ou fondu, de la crème ou du lait en poudre ou concentré non sucré. Consommez des entremets « riches » : gâteau de riz ou de semoule, crème aux œufs, flan, etc.
En cas de dénutrition de la personne âgée, des compléments nutritionnels oraux sont souvent prescrits, ils sont à consommer en fin de repas ou en dehors des repas et sont parfois mieux appréciés lorsqu’ils sont frais. Il en existe plusieurs variétés avec différentes saveurs et textures : boissons lactées, boissons fruitées, potage, crème, poudre.
La surveillance du poids est un moyen d’auto-dépistage de la dénutrition utile et simple à réaliser. Pesez-vous une fois par mois ou une fois par semaine. Certaines situations nécessitent particulièrement une surveillance du poids : canicule, fièvre, diarrhée, vomissement, après une infection ou une hospitalisation, ou en cas d’insuffisance cardiaque récente. Notez le poids sur un calendrier ou un cahier. Si vous perdez 3kg ou plus en un mois, alertez votre médecin traitant qui pourra confirmer le diagnostic de la dénutrition si cela est confirmé. Une perte de poids de 5% en 1 mois ou de 10% en 6 mois peut être le signe d’une dénutrition. Une prise en charge tôt permet de limiter les risques d’aggravation et d’atteindre le stade d’une dénutrition sévère.
Une personne en surpoids peut être dénutrie. Il est donc important de consulter son médecin en cas de doute.
Pratiquez le plus possible une activité physique régulière (marcher, jardiner, monter/descendre les escaliers, faire les courses, faire le ménage, promener son chien, etc.) et une activité intellectuelle (lecture, mots croisés, télévision). Toute baisse du niveau d’activité traduit un état de fatigue physique et/ou morale qui est parfois le signe de début de dénutrition.
Il est fortement recommandé d’avoir un suivi régulier avec un professionnel de santé pour une prise en charge adaptée le plus tôt possible.
Article rédigé par notre équipe de diététiciens-nutritionnistes
Nous vous proposons de réaliser un autotest comportant 10 questions qui vous permettront de déterminer votre profil alimentaire.