Accéder à l'en-tête Accéder au contenu principal Accéder au pied de page

Alimentation et maladie de Parkinson

La nutrition joue un rôle déterminant dans la qualité de vie des personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Une alimentation adaptée permet non seulement d'optimiser l'efficacité des traitements médicamenteux, mais aussi de prévenir les risques de dénutrition fréquemment associés à cette pathologie. Ces conseils ne se substituent pas à la consultation d'un médecin spécialisé dans le suivi de Parkinson ni à ses recommandations. 
Alimentation en cas de Parkinson

1. Gérer les troubles alimentaires spécifiques à Parkinson

Les suppléments nutritionnels ne sont pas toujours nécessaires si l’alimentation est équilibrée. Il est important de consulter un médecin avant de prendre toute complémentation nutritionnelle car celle-ci pourrait interférer avec certains médicaments.

1.1 Conseils en cas de problèmes de déglutition

Les troubles de la déglutition peuvent être observés dans la maladie de Parkinson. La difficulté à avaler peut s’aggraver avec la progression de la maladie nécessitant une adaptation spécifique des textures alimentaires et des températures.

Il faut privilégier :

  • L’eau pétillante qui stimule le réflexe de déglutition
  • Les températures plus fraîches ou au contraire plus chaudes qui peuvent également stimuler ce réflexe de déglutition
  • Les préparations avec une texture hachée voire mixée en fonction des besoins pour faciliter la prise des repas
  • Des gélifiants ou épaississants qui peuvent être ajoutés aux liquides pour minimiser les risques de fausse route.

1.2 Réduire les risques de dénutrition le plus tôt possible

La dénutrition touche jusqu’à 25% des patients atteints de la maladie de Parkinson (source : sciencedirect.com), avec des conséquences majeures sur leur qualité de vie et l’évolution de la pathologie.

Cette complication nutritionnelle résulte d’une combinaison de plusieurs facteurs : les troubles de la déglutition, la prise de certains médicaments (qui peuvent provoquer des nausées, des vomissements et le manque d’appétit), la dépression, l’augmentation des dépenses énergétiques liée aux mouvements involontaires…

L’Indice de Masse Corporelle (IMC) et la variation de poids sont des outils souvent retenus dans le cadre du suivi (en complément d’autres indicateurs) :

  • Pour les adultes de moins de 70 ans, un IMC inférieur à 18,5 kg/m² peut être le signe d’un risque de dénutrition (un IMC inférieur à 22kg/m² pour les personnes de plus de 70 ans)
  • Une perte de poids supérieure à 5 % en un mois ou 10 % en six mois constitue un signal d’alerte.

Des mesures diététiques telles que le fractionnement des prises alimentaires sur la journée et l’enrichissement des plats en nutriments pourront être mises en place pour prévenir les risques de dénutrition.

Les végétaux sont également nécessaires pour leur apport en vitamines, minéraux et antioxydants qui participent à l’équilibre du métabolisme.

1.3 Prévenir le risque d’ostéoporose

Les personnes atteintes de Parkinson peuvent être concernées par l’ostéoporose ce qui augmente le risque de chute.

Le calcium et la vitamine D font partie des apports nutritionnels recommandés :

  • Parmi les sources de calcium nous retrouvons par exemple les produits laitiers,  les légumes verts à feuille, les légumes crucifères, les légumes secs, les fruits à coque, certaines eaux minérales (Hépar, Contrex…)
  • Nous synthétisons la vitamine D grâce à une exposition de notre peau aux rayons solaires et nous pouvons également la retrouver dans l’alimentation (le jaune d’œuf, les poissons gras, le beurre et les produits laitiers non écrémés). Une supplémentation en vitamine D (notamment en cas de faible exposition au soleil) peut être envisagée en cas de besoin sur recommandation médicale.

1.4 Favoriser la digestion en cas de syndrome parkinsonien

Lutter contre la constipation

La constipation touche 30 à 60 % des patients parkinsoniens (source : HAS. Guide du parcours de soins Maladie de Parkinson. Septembre 2016).

Ce trouble résulte d’un ralentissement du transit intestinal lié à la pathologie elle-même et aux traitements médicamenteux.

Afin de réduire cet inconfort digestif, il est recommandé de :

  • S’hydrater suffisamment (au moins 1.5 litres d’eau de boisson par jour)
  • Pratiquer une activité physique adaptée comme la marche quand cela est possible
  • Masser délicatement le ventre dans le sens des aiguilles d’une montre
  • Consommer des aliments riches en fibres non irritantes (courges, légumes cuits, légumineuses)
  • En cas de constipation chronique, demandez conseil à votre médecin qui pourra prescrire dans certains cas un laxatif

La gastroparésie

La gastroparésie touche 90 % des patients parkinsoniens (source : Poirier et al. Gastrointestinal Dysfunctions in Parkinson’s Disease).

La gastroparésie est un trouble de la motricité digestive. Elle se caractérise par un ralentissement de la vidange gastrique. Il est donc recommander de fractionner les repas en mangeant des petits volumes à intervalles réguliers.

2. Notre approche nutritionnelle personnalisée

Le bilan nutritionnel en cas de Parkinson

Le bilan nutritionnel constitue la première étape fondamentale pour établir un programme personnalisé adapté à vos besoins spécifiques. Lors d’une consultation approfondie avec un diététicien Saveurs et Vie Conseil, nous évaluons votre état nutritionnel à travers plusieurs paramètres essentiels comme les habitudes alimentaires, l’activité physique et facteurs susceptibles d’influencer votre alimentation.

Une attention particulière est portée à la détection précoce des risques de dénutrition, fréquents chez la personne atteinte de Parkinson. Notre analyse prend en compte vos éventuels problèmes de déglutition, votre consommation alimentaire quotidienne et vos préférences pour adapter les textures et enrichissements nécessaires.

Cette évaluation initiale permet d’élaborer des recommandations nutritionnelles personnalisées en coordination avec votre médecin traitant et les autres professionnels de santé impliqués dans votre prise en charge.

3. Organisation des repas et des prises médicamenteuses

Il existe certaines recommandations concernant la prise des médicaments et des repas afin d’éviter les interactions.

3.1 Les interactions entre les médicaments et certains nutriments

Il est recommandé de prendre les médicaments au moins 30 à 60 minutes avant les repas afin de limiter les interactions entre certains nutriments et certains médicaments (source : avanceravecparkinson.fr). 

En effet, certains nutriments comme les protéines (qui seront en majorité à consommer le soir), l’aspartame qui est un édulcorant artificiel, la vitamine B6, le fer, la tyramine… peuvent entrer en « compétition » avec principes actifs de certains médicaments lors de l’absorption digestive.

Les aliments difficiles à digérer comme les fritures et autres graisses cuites par exemple retardent l’absorption des médicaments.

3.2 Le cas des protéines

Chez certaines personnes, l’ingestion de protéines nuit à l’efficacité des médicaments antiparkinsoniens, particulièrement la lévodopa, car ils utilisent le même système de transport dans l’intestin pour être absorbés.

Ces patients arrivent à régler cet inconvénient en ne mangeant pas d’aliments riches en protéines (viandes, poissons, œufs, produits laitiers, légumineuses) au moment de prendre leur médication. Il est en effet recommandé de respecter idéalement un intervalle d’au moins 30 à 60 minutes entre la prise médicamenteuse et la prise des repas.

Aucune restriction protéique n’est nécessaire ni généralement recommandée chez les personnes atteintes de Parkinson, car cela risque de favoriser la dénutrition et la perte musculaire.

Il est plutôt préconisé de répartir l’apport des protéines sur la journée, avec une consommation plus importante le soir.

4. Quels sont les aliments à limiter ou éviter en cas de Parkinson ?

Plusieurs aliments peuvent réduire l’efficacité des médicaments ou augmenter les symptômes de la maladie de Parkinson.

Parmi ces aliments nous pouvons citer :

1. Les aliments riches en graisses saturées

Les graisses saturées présentes par exemple dans la charcuterie, le fromage, la viande rouge, certains aliments transformés, aggravent les symptômes de la maladie de Parkinson en :

  • Augmentant le stress oxydatif cérébral
  • Contribuant à l’inflammation
  • Retardant l’absorption des médicaments

2. L’aspartame

Les édulcorants artificiels comme l’aspartame perturbent l’absorption de la lévodopa. On les trouve dans certaines boissons gazeuses dites « light », les bonbons, certaines eaux aromatisées…

3. Les aliments riches en sucre ajouté

Les sucres raffinés, que nous pouvons par exemple retrouver dans les bonbons et certains gâteaux, intensifient l’inflammation et provoquent des fluctuations énergétiques.

4. La caféine

La caféine peut perturber le sommeil et influencer les symptômes moteurs comme la répétition des mouvements, la rigidité et la coordination motrice.

5. Le sodium

Une alimentation riche en sodium augmente le risque d’hypertension. On en retrouve notamment dans les plats préparés, les conserves, les fast-food…

6. La vitamine B6

La vitamine B6 est nécessaire au bon fonctionnement de l’organisme mais, prise en excès, elle peut réduire l’efficacité de la Lévodopa.

7. Les aliments fermentés

Les aliments fermentés (fromage, choucroute, charcuterie, vin…) sont riches en tyramine qui peut interagir avec les traitements anti-Parkinson.

8. Le gluten

Le gluten, que nous retrouvons dans certains produits céréaliers comme ceux à base de blé, peut générer des inflammations.

9. Les aliments difficiles à ingérer et à digérer

Les difficultés de mastication, déglutition et de digestion nécessitent d’éviter certains aliments comme :

  • Les viandes fibreuses
  • Certains légumes crus
  • Les aliments secs ou collants
  • Les plats très gras ou épicés

10. L’alcool

La consommation d’alcool représente un facteur de risque particulier pour les personnes atteintes de la maladie de Parkinson.

L’alcool modifie le métabolisme hépatique et peut perturber l’action de certains médicaments antiparkinsoniens.

Les effets de l’alcool peuvent également aggraver certains symptômes caractéristiques de la maladie comme les troubles de l’équilibre, l’anxiété et le stress. Le risque de déshydratation, déjà présent chez les patients parkinsoniens, se trouve majoré par la consommation d’alcool.

Consultez votre médecin avant toute modification alimentaire majeure.

5. Le rôle des oméga-3

Les acides gras oméga-3 jouent un rôle dans la protection des neurones et la réduction de l’inflammation. 

Les poissons gras comme le maquereau, les sardines et le hareng sont des sources intéressantes d’EPA et de DHA, deux formes d’oméga-3 particulièrement bénéfiques pour le cerveau.

Pour optimiser vos apports quotidiens, il est également recommandé de consommer des huiles végétales riches en oméga-3 comme l’huile de colza, de noix et de cameline, à utiliser crues dans vos assaisonnements. Les graines de chia, de lin et les noix de Grenoble complètent ces sources en oméga-3.

6. Le portage de repas en cas de Parkinson

Le service de portage de repas Saveurs et Vie apporte une solution concrète aux défis quotidiens liés à l’alimentation des personnes atteintes de Parkinson.

Nos menus sont élaborés par nos diététiciens-nutritionnistes pour répondre aux besoins spécifiques de chaque bénéficiaire (texture adaptée, menu enrichi en protéines…). 

Nos veilleurs-livreurs, formés au repérage de la dénutrition, assurent une veille attentive et peuvent alerter les proches aidants en cas de besoin. Ils aident également au rangement des plats dans le réfrigérateur, prodiguent des conseils de réchauffage et leur présence régulière permet également de maintenir un lien social.

 

Autres sources :

Nutrition et Parkinson

Aliments à éviter en cas de Parkinson

Nutrition Parkinson

 

Article rédigé par notre équipe de diététiciens-nutritionnistes

Nos conseils sur la même thématique

Tous nos menus

Recevez la newsletter
Saveurs et Vie !
Suivez l’actualité de Saveurs et Vie et les conseils nutritionnels de nos diététiciens-nutritionnistes

En m’inscrivant à la newsletter,
j’affirme avoir pris connaissance de la politique de confidentialité de Saveurs et Vie.