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Dénutrition et cancer : comprendre, prévenir et agir

La dénutrition, qui concerne environ 40% des patients atteints de cancer (source : luttecontreladenutrition.fr), représente un défi majeur en cancérologie. Cette complication, particulièrement présente dans les cancers digestifs et ORL, nécessite une prise en charge nutritionnelle adaptée et précoce pour maintenir la qualité de vie des patients et optimiser l'efficacité des traitements.
Diététicienne qui réalise un plan alimentaire adapté

1. La dénutrition : une complication majeure du cancer

1.1 Définition et mécanismes de la maladie

La dénutrition en cancérologie se caractérise par un déséquilibre entre les apports nutritionnels et les besoins énergétiques de l’organisme. Ce phénomène complexe résulte de plusieurs mécanismes :

  • Une augmentation des besoins métaboliques liée à la présence des cellules cancéreuses,
  • Une réduction des apports alimentaires due aux troubles du goût et de l’odorat, 
  • Une altération de l’absorption des nutriments,
  • Des réactions inflammatoires associées au cancer perturbent également le métabolisme et l’utilisation des nutriments par l’organisme.

Cette cascade de modifications physiologiques entraîne une fonte musculaire progressive et une diminution des réserves de graisse, pouvant conduire à une cachexie cancéreuse dans les cas les plus sévères.

1.2 La perte de poids rapide comme signal d’alerte

Une perte de poids supérieure à 5 % en un mois ou 10 % en six mois constitue un signal d’alerte majeur nécessitant une consultation rapide avec un professionnel de santé. Cette diminution pondérale s’accompagne souvent d’une réduction des prises alimentaires et d’une fatigue inhabituelle.

Il est recommandé de réaliser une surveillance régulière du poids et d’identifier le plus tôt possible les premiers signes de déséquilibre nutritionnel afin d’adapter rapidement les apports alimentaires.

Cette vigilance est particulièrement importante lors des traitements, où la fonte musculaire et la perte d’appétit peuvent s’installer insidieusement.

1.3 Impact sur la masse musculaire

La fonte musculaire représente l’une des conséquences les plus préoccupantes de la dénutrition chez les patients atteints de cancer. Cette perte de masse musculaire peut affecter la tolérance aux traitements et augmenter le risque de complications post-opératoires.

Un programme nutritionnel adapté, associant des apports protéiques suffisants et une activité physique adaptée, permet de préserver la masse musculaire et d’améliorer la réponse aux traitements.

2. Notre offre de repas adaptée Nutrition+

Saveurs et Vie met en place des solutions nutritionnelles personnalisées dès le début de la prise en charge : enrichissement adapté des repas, fractionnement des prises alimentaires et textures modifiées selon les besoins spécifiques du patient.

Nutrition+ est une solution nutritionnelle personnalisée et validée par des experts, spécifiquement conçue pour répondre aux besoins des patients atteints de cancer.

Elle permet de répondre aux symptômes courants des patients :

  • Nausées et vomissements : plats froids ou tièdes, saveurs douces, absence d’odeurs fortes
  • Fatigue et perte d’appétit : textures modifiées et menus équilibrés pour un apport énergétique optimal avec un effort minimal de préparation
  • Constipation : aliments riches en fibres solubles (courges, légumes cuits, légumineuses)
  • Bouche sèche : soupes hydratantes, aliments mous et juteux (compotes, laitages)

Et également d’assurer un apport nutritionnel optimisé :

  • Chaque repas inclut un minimum de 30 g de protéines (soupe, plat principal, laitage, dessert) répondant aux besoins spécifiques des patients pour prévenir la dénutrition et maintenir la masse musculaire
  • Les besoins énergétiques sont couverts et ajustés selon les recommandations de la SFNEP et NACRe (30-35 kcal/kg/jour et 1,2-1,5 g de protéines/kg/jour)
  • Les menus sont équilibrés et validés scientifiquement (conçus selon les recommandations en onco-nutrition, intégrant les macronutriments et micronutriments essentiels tout en limitant les aliments difficiles à digérer ou irritants pour les muqueuses)

3. Pourquoi le cancer affecte-t-il l'appétit ?

3.1 Les facteurs qui entraînent une perte d’appétit 

La perte d’appétit touche entre 30% et 75% des patients atteints de cancer (source : arcagy.org), selon la localisation de la tumeur. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette perte d’appétit parmi lesquels nous pouvons citer :

  • Les cellules cancéreuses modifient le métabolisme en détournant l’énergie et les nutriments pour leur propre développement, ce qui perturbe les signaux naturels de la faim,
  • Les modifications hormonales induites par la maladie bouleversent également la régulation de l’appétit au niveau cérébral. Le système immunitaire, en réponse au cancer, libère des substances inflammatoires qui agissent directement sur les centres de contrôle de la satiété,
  • Les traitements contre le cancer (chimiothérapie, radiothérapie) amplifient ces perturbations par leurs effets sur le goût, l’odorat et le système digestif. Des nausées, une sécheresse buccale ou des troubles de la déglutition peuvent s’installer et compromettre davantage les prises alimentaires,
  • D’autres facteurs comme l’anxiété, l’isolement social, la perte d’autonomie, les problèmes financiers, la fatigue ou des douleurs peuvent aussi entraîner une perte d’appétit.

3.2 Notre accompagnement nutritionnel personnalisé

En plus de notre offre de repas Nutrition+, notre équipe de diététiciens-nutritionnistes propose la mise en place d’un accompagnement personnalisé pour prévenir et lutter contre la dénutrition pendant le parcours de soins.

Notre expertise en nutrition-santé nous permet d’élaborer des recommandations alimentaires sur-mesure pour chaque patient atteint de cancer afin de maintenir un apport protéino-énergétique optimal et de préserver la masse musculaire.

Les consultations comprennent une évaluation approfondie des habitudes alimentaires, des besoins et des symptômes liés aux traitements (perte d’appétit, fatigue, troubles digestifs, modifications du goût…).

Dans le cas d’une dénutrition sévère, nous coordonnons nos conseils nutritionnels avec l’établissement de santé et/ou le médecin oncologue ou traitant.

4. Les recommandations nutritionnelles pendant le traitement

Le maintien d’un bon état nutritionnel est un élément important lors des traitements anticancéreux. Pour optimiser les apports alimentaires, nous recommandons un fractionnement des repas en plusieurs prises quotidiennes, adaptées aux moments de la journée où l’appétit est préservé.

L’enrichissement des plats peut s’appuyer sur l’ajout de fromage râpé, de crème, d’œuf ou de poudre de lait dans les préparations. Les textures sont modulées selon les difficultés rencontrées, avec une attention particulière aux températures qui peuvent influencer l’acceptation des repas.

Les aliments à favoriser :

  • Protéines maigres (viande blanche, poisson blanc)
  • Textures adaptées (mixée, hachée) pour faciliter la prise alimentaire en cas de troubles de la déglutition
  • Produits faciles à digérer et riches en nutriments essentiels (pommes de terre, purées, soupes enrichies)
  • Desserts lactés ou compotes hydratantes pour compenser une bouche sèche

Les aliments à éviter :

  • Plats lourds, gras ou épicés (ex. : choucroute, cassoulet, plats à base de sauces fortes)
  • Légumes crus ou fibres dures difficiles à digérer (carottes braisées, endives, céleri cru)
  • Fruits acides ou irritants (pamplemousse, kiwi)

5. Les conséquences de la dénutrition sur la qualité et l'espérance de vie

Un patient dénutri présente un risque de complications plus élevé affectant ainsi la qualité de vie. 

L’altération de l’état nutritionnel compromet également l’efficacité des traitements anticancéreux. Par exemple, la réduction des doses thérapeutiques, parfois nécessaire compte tenu de l’état du patient, peut impacter l’efficacité du traitement.

Les données révèlent que 5 à 25% des décès en cancérologie sont directement attribuables aux conséquences de la dénutrition (source : reseaunacre.eu/Prévenir la dénutrition au cours du cancer et son traitement), avec des variations selon les localisations tumorales. Un dépistage précoce associé à une prise en charge nutritionnelle adaptée permet d’améliorer significativement ces indicateurs.

6. Les solutions pour les patients âgés

La vulnérabilité nutritionnelle des personnes âgées atteintes de cancer nécessite une vigilance accrue, particulièrement face au risque de dénutrition sévère. Les modifications physiologiques liées à l’âge, combinées aux effets de la maladie, amplifient les besoins énergétiques et protéiques.

Les textures évoluent selon les capacités de mastication et de déglutition, tandis que les saveurs doivent être adaptées pour stimuler l’appétit naturellement altéré par l’âge. L’enrichissement progressif, le fractionnement des prises alimentaires sur la journée et l’ajustement des portions sont également des éléments qui peuvent être appliqués. 

La collaboration étroite avec le médecin permet d’optimiser la réponse aux traitements.

7. Les cancers les plus touchés par la dénutrition

7.1 Cancers digestifs (œsophage, estomac, côlon, foie, pancréas…)

La dénutrition chez les patients atteints de cancers digestifs représente un défi nutritionnel majeur. Cette vulnérabilité s’explique notamment par l’impact direct sur les capacités d’absorption et de digestion des nutriments.

Le risque de dénutrition s’accentue particulièrement lors des traitements, où les modifications anatomiques et les effets secondaires peuvent perturber significativement l’alimentation. La diminution des apports, associée aux troubles digestifs, nécessite une adaptation évolutive des repas.

7.2 Cancers ORL et du poumon

Les cancers ORL présentent un risque particulièrement élevé de dénutrition, notamment pendant la radiothérapie. Les modifications anatomiques au niveau de la gorge et les troubles de la déglutition compromettent directement la prise alimentaire, tandis que les altérations du goût et de l’odorat réduisent significativement l’appétit.

Pour les cancers du poumon, la dénutrition survient chez près d’un patient sur deux avant même le début des traitements.

 

La dénutrition représente une complication majeure pour les patients atteints de cancer, affectant tant leur qualité de vie que l’efficacité des traitements. Face à ce défi, une prise en charge nutritionnelle précoce et personnalisée s’avère indispensable.

L’accompagnement par des professionnels de santé, combiné à des solutions adaptées comme notre programme Nutrition+, permet de prévenir et de limiter les risques de dénutrition tout au long du parcours de soins.

 

Article rédigé par notre équipe de diététiciens-nutritionnistes

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