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L’alimentation en cas de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin

Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI), qui comprennent la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique, sont dues à une dérégulation du système immunitaire. Ces maladies auto-immunes n’ont actuellement pas de traitement curatif. Cependant des traitements et une alimentation peuvent aider à soulager les symptômes. 
Femme ayant une inflammation de l'intestin

Les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI)

Quelle est la cause des MICI (maladie de Crohn et RCH) ?

« Les variations épidémiologiques des MICI observées dans le temps et dans l’espace suggèrent l’intervention de facteurs de risque environnementaux mais seuls le rôle du tabac et de l’appendicectomie sont établis. Les études chez les jumeaux et l’existence de formes familiales de MICI ont souligné l’importance des facteurs de risque génétiques ». Source : academie-medecine.fr

Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) sont des pathologies complexes impliquant des facteurs environnementaux, la génétique, et le microbiote intestinal qui entraînent une dérégulation du système immunitaire.

Qu’est-ce que la maladie de Crohn ?

  • La maladie de Crohn se déclare le plus souvent entre 20 et 30 ans, mais peut survenir à tout âge
  • Cette maladie inflammatoire chronique peut atteindre l’ensemble du tube digestif, de la bouche à l’anus, avec une prédilection pour l’intestin grêle
  • La maladie évolue par périodes de poussées et de rémissions, impactant significativement la vie quotidienne.

Qu’est-ce que la rectocolite hémorragique (RCH) ?

  • La rectocolite hémorragique (RCH) se déclare généralement entre 15 et 35 ans mais peut survenir à tout âge
  • Cette pathologie se caractérise par une inflammation localisée exclusivement au niveau du rectum et du côlon, contrairement à la maladie de Crohn
  • Au niveau anatomique, l’inflammation atteint uniquement la muqueuse intestinale (et non la paroi intestinale en profondeur) et progresse du rectum vers le côlon
  • Sur le plan clinique, la maladie évolue par poussées d’intensité variable, alternant avec des phases de rémission et peut entraîner la sécrétion de sang.

Quels sont les symptômes et complications des inflammations chroniques de l’intestin (MICI) ?

Cette liste de symptômes est donnée à titre d’informations et ne se substitue pas à un diagnostic médical que seul un médecin peut poser.

Il est fortement recommandé de consulter votre médecin traitant en cas de désagréments digestifs pour évaluer votre état de santé de manière personnalisée et adaptée.

Lors des poussées inflammatoires, les MICI peuvent être caractérisées par :

  • Des douleurs abdominales accompagnées de diarrhée avec parfois la présence de sang
  • Les patients présentent une fatigue et parfois de la fièvre
  • L’état inflammatoire et la malabsorption intestinale des aliments peuvent entraîner des carences alimentaires, la dénutrition et la présence de graisse dans les selles
  • Dans 20% des cas, les patients présentent des manifestations extradigestives de leur maladie (arthrite, psoriasis ou encore uvéite…). Ces manifestations sont plus fréquentes en cas d’atteinte du côlon
  • Les crises inflammatoires évoluent par poussées, qui ont des durées et fréquences variables d’un individu à l’autre
  • Ces crises alternent avec des phases de rémission
  • Dans 15% des cas les poussées sont si importantes qu’elles nécessitent une hospitalisation
  • Dans certains cas, la maladie provoque une sténose (rétrécissement) des voies digestives, ou l’apparition de fistules (ouverture anormale permettant à l’intestin de communiquer avec un autre organe), ou encore l’apparition d’abcès. Ces complications peuvent induire une prise en charge chirurgicale
  • Les MICI sont associées à un risque accru de cancer colorectal, notamment lorsque des lésions sont présentes au niveau du côlon et étendues. Par rapport à la population générale, ce risque est multiplié par 2 à 2,5 après 10 ans d’évolution de la maladie et jusqu’à 5 après 30 ans d’évolution

Sources : Inserm.fr, ameli.fr/rch, ameli.fr/crohn

Les conseils nutritionnels

En plus de l’apport via l’alimentation (par exemple grâce aux yaourts), la prise de probiotiques peut favoriser le maintien d’une flore intestinale optimale. Rapprochez-vous d’un professionnel de santé (médecin, pharmacien) afin d’être conseillé sur les souches les plus adaptées à votre situation.

D’après la Haute Autorité de Santé, l’alimentation n’a pas d’incidence sur le déclenchement ou le rythme des poussées, mais elle peut en accentuer les symptômes.

Ces conseils doivent être adaptés à votre situation et ne se substituent pas aux recommandations de votre médecin et diététicien.

L’alimentation doit rester diversifiée et équilibrée mais peut être adaptée. Voici quelques conseils :

En cas de poussée inflammatoire

  • L’objectif est de mettre l’intestin au repos. Il pourra s’associer selon les patients à un régime sans gluten (élimination des aliments contenant les céréales de type : blé, seigle, avoine, orge)
  • Un régime pauvre en résidus c’est-à-dire en fibres (sans fruits, sans légumes, ni céréales complètes) peut être nécessaire ponctuellement afin de limiter les symptômes digestifs, tels que douleurs, troubles du transit, ballonnements
  • Il faut noter que les graisses cuites sont à éviter car elles vont avoir un effet d’accélération du transit par un «effet de chasse» postprandiale par stimulation des sécrétions biliaires
  • Les boissons gazeuses, alcoolisées, le lait (dont le lactose accélère le transit et qui est aussi parfois mal toléré par certaines personnes) et les épices sont à éviter

Source : chu-montpellier.fr

En phase de rémission

  • Une alimentation variée et équilibrée est nécessaire pour maintenir un bon état nutritionnel et éviter les carences
  • Il faut réintroduire progressivement les aliments qui avaient été exclus ou limités lors des périodes de poussée inflammatoire
  • Chaque patient pourra détecter les aliments qui favorise les désagréments digestifs pour les limiter voire les exclure
  • Il faut limiter les produits transformés et industriels

Source : chu-montpellier.fr

En cas de diarrhée

Les diarrhées peuvent être présentes en cas de poussées ou périodes de rémission. Elles ont parfois un impact important sur la qualité de vie.

Elles peuvent être dues à l’inflammation. Dans ce cas il est conseillé de :

  • Manger des aliments cuits, moulinés ou mixés, pour qu’ils soient faciles à digérer et peu irritants
  • Il est aussi recommandé de fractionner ses repas dans la journée.

Il existe aussi des diarrhées graisseuses, qui sont dues à une malabsorption des lipides lors de la digestion. Il est recommandé d’éviter les graisses cuites mais vous pouvez consommer des « bonnes graisses » dans le cadre d’une alimentation équilibrée.

En cas de gaz et de ballonnements

L’aérophagie (le fait d’avaler de l’air en mangeant) ou la fermentation des aliments au cours de la digestion, peuvent provoquer ce type de problème digestif :

  • Il est conseillé de manger lentement, dans le calme et bien mastiquer
  • Attention aux boissons gazeuses et aux chewing-gum
  • Limitez les aliments qui fermentent (les choux, légumineuses…) et ne pas hésiter à les blanchir avant cuisson, les cuire dans 2 eaux différentes, et démarrer les cuissons avec de l’eau froide en cuisant à semi couvert.

En cas de sténose intestinale

L’objectif est de réduire l’inflammation et favoriser la cicatrisation :

  • La première des choses à faire pour faciliter le travail digestif et de bien mastiquer
  • La texture des aliments est importante, elle devra être « molle »
  • Les fruits et légumes seront cuits et consommés mixés ou écrasés, cela permettra la réduction des fibres pouvant être irritantes et difficiles à digérer
  • Pensez aussi à éplucher et épépiner tous les fruits et légumes.

Une fois le diagnostic posé par le médecin, notre équipe de diététiciens peut vous accompagner afin d’adapter votre alimentation à votre situation et à vos besoins.

 

Article rédigé par notre équipe de diététiciens-nutritionnistes

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