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Obésité et dénutrition : comprendre et prévenir

En France, près de la moitié des adultes sont en surpoids ou en obésité et plus de 2 millions de personnes souffrent de dénutrition. Ces deux problématiques nutritionnelles, loin d'être incompatibles, peuvent même coexister chez une même personne, créant des situations complexes et nécessitant une prise en charge adaptée.
Consultation diététique d'une femme en situation d'obésité sarcopénique

1. Le paradoxe de l'obésité et de la dénutrition

Le paradoxe obésité-dénutrition représente un phénomène complexe où masse graisseuse excessive et perte musculaire coexistent. Cette situation particulière survient notamment lors d’un amaigrissement rapide ou dans le cadre du vieillissement, créant une obésité sarcopénique qui fragilise l’organisme.

1.1 définition de la dénutrition

Selon la HAS (Haute Autorité de Santé), la dénutrition représente l’état d’un organisme en déséquilibre nutritionnel. Le déséquilibre nutritionnel est caractérisé par un bilan énergétique et/ou protéique négatif.

En d’autres termes, les apports en nutriments (notamment en protéines et en énergie) sont insuffisants par rapport aux besoins de l’organisme ce qui peut avoir des conséquences sur la santé (fonte musculaire donc augmentation du risque de chute, diminution des capacités de cicatrisation, augmentation du risque d’infections…).

1.2 La composition corporelle dans le cas de l’obésité sarcopénique 

La composition corporelle joue un rôle central dans le mécanisme de l’obésité sarcopénique : une personne peut présenter un surpoids tout en souffrant d’une fonte musculaire significative. Cette perte de masse maigre est masquée par le maintien du tissu adipeux ce qui rend le diagnostic plus difficile et nécessite une évaluation approfondie des habitudes alimentaires.

1.3 Les objectifs de l’accompagnement et du bilan nutritionnel 

Dans le cadre de l’obésité sarcopénique, l’accompagnement nutritionnel doit conjuguer deux objectifs : préserver la masse musculaire (notamment par l’apport suffisant en protéines) tout en gérant sainement le surpoids.

Cette approche globale s’appuie sur des recommandations nutritionnelles personnalisées et une activité physique adaptée. Elle prend en compte l’historique pondéral, les habitudes alimentaires et le mode de vie pour un accompagnement adapté aux besoins de chacun.

Chez Saveurs et Vie Conseil, nos diététiciens-nutritionnistes vous accompagnent avec une approche personnalisée pour prévenir et prendre en charge ces problématiques nutritionnelles.

Notre expertise nous permet d’évaluer précisément votre situation et de vous proposer des solutions concrètes, qu’il s’agisse de surpoids, d’obésité et/ou de risque de dénutrition.

2. Les critères de diagnostic essentiels

Le diagnostic nutritionnel de l’obésité sarcopénique repose sur une évaluation complète associant plusieurs paramètres cliniques et biologiques parmi lesquels nous pouvons citer :

  • La perte de poids significative reste le signal d’alerte majeur : si elle est ≥ 5% en un mois ou ≥ 10% en six mois ou ≥ 10% par rapport au poids habituel avant le début de la maladie, cela peut être le signe d’une dénutrition
  • La mesure des apports alimentaires spontanés (comme la réduction de la prise alimentaire ≥ 50% pendant plus d’1 semaine ou toute réduction pendant plus de 2 semaines par rapport à la consommation alimentaire habituelle quantifiée ou aux besoins protéino-énergétiques estimés), ainsi que l’analyse des marqueurs inflammatoires permettent d’identifier précocement les situations à risque et d’adapter la prise en charge nutritionnelle
  • La mesure de la force musculaire par dynamomètre afin de mesurer la réduction de la masse et/ou de la fonction musculaire . Les moyennes de force de préhension varient en raison d’un certain nombre de facteurs tels que l’âge et le sexe
  • L’albuminémie, autrefois considérée comme critère principal pour diagnostiquer la dénutrition, devient désormais un indicateur de sévérité uniquement
  • D’autres indicateurs comme l’impédancemétrie (pour suivre l’évolution de la composition corporelle et la répartition masse grasse/ masse maigre)
  • etc.

3. Quand s'inquiéter d'une perte de poids ?

Une perte de poids ≥ 5% en un mois ou ≥ 10% en six mois ou ≥ 10% par rapport au poids habituel avant le début de la maladie représente un signal d’alerte nécessitant une consultation médicale rapide. Cette variation brutale peut masquer une dénutrition, même chez les personnes en surpoids.

L’apparition de signes comme une fatigue intense, la diminution de l’appétit ou la réduction des activités quotidiennes doit également alerter.

La surveillance du poids et des apports alimentaires permet d’anticiper ces situations à risque.

4. L'IMC : un indicateur à relativiser

4.1 Quel IMC correspond à une dénutrition ? 

Pour les adultes de moins de 70 ans, un IMC inférieur à 18,5 kg/m² peut être le signe d’un risque de dénutrition. Cette valeur seuil permet une première alerte, mais ne suffit pas à établir un diagnostic complet.

La Haute Autorité de Santé recommande désormais une approche multifactorielle, particulièrement pour le sujet âgé où les seuils d’IMC diffèrent : chez les personnes de plus de 70 ans, une valeur inférieure à 22 kg/m² signale un risque de dénutrition.

4.2 Cas particulier de la personne obèse dénutrie : ne pas tenir compte de l’IMC

La situation mérite une attention particulière chez les personnes en surpoids ou obèses qui perdent rapidement du poids. Même avec un IMC supérieur à 25, une perte musculaire rapide peut masquer une dénutrition sous-jacente.

En effet, l’indice de masse corporelle présente des limites dans l’évaluation du statut nutritionnel. La mesure ne distingue pas la répartition entre masse musculaire et masse grasse, conduisant parfois à des interprétations erronées, notamment chez les sportifs, les personnes âgées ou en situation d’obésité.

Pour une évaluation plus pertinente, Il faut combiner l’IMC avec d’autres paramètres comme le tour de taille et l’impédancemétrie.

Un IMC normal n’exclut pas la possibilité d’une dénutrition, tandis qu’un IMC élevé peut masquer une fonte musculaire importante comme dans le cas de l’obésité sarcopénique.

5. Les personnes âgées particulièrement touchées

En France, plus de 800 000 personnes âgées sont touchées par la dénutrition, avec des conséquences majeures sur leur autonomie et leur qualité de vie. Le risque de dénutrition s’accroît significativement avec l’âge, même chez les personnes en situation d’obésité.

Il est recommandé d’avoir un accompagnement nutritionnel personnalisé et adapté intégrant si besoin des repas enrichis en protéines pour maintenir un statut nutritionnel optimal, quelle que soit la corpulence initiale.

6. Quels sont les symptômes d'une dénutrition ?

Les manifestations de la dénutrition s’expriment de manière variable selon les individus, mais certains signaux doivent particulièrement alerter (source Quand faut-il s’alerter ? – Lutte contre la dénutrition) :

  • Un frigo vide ou des restes de nourriture qui s’accumulent
  • La prise de moins de trois repas par jours et / ou une assiette non terminée
  • Une perte récente de 3 kg ou plus
  • Des vêtements qui “flottent” ou une alliance qui ne tient plus au doigt

D’autres éléments comme l’apparition d’une fatigue persistante, même après une nuit de sommeil, une sensibilité accrue aux infections, des troubles de l’humeur, comme l’irritabilité ou l’apathie, une cicatrisation ralentie, des troubles digestifs, des œdèmes aux chevilles… doivent conduire à une consultation avec un professionnel de santé.

Certaines situations favorisent l’apparition de la dénutrition comme :

  • Une perte d’autonomie physique ou psychique
  • Une sensation de solitude ou un état dépressif
  • Des problèmes bucco-dentaires
  • Un régime restrictif (régime sans sel par exemple)
  • Des troubles de la déglutition
  • Certaines maladies

7. Quel est le lien entre la malnutrition et l’obésité ?

7.1 Qu’est-ce que la malnutrition ? 

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, près d’une personne sur trois dans le monde souffre d’une forme de malnutrition. Ce terme médical englobe deux situations nutritionnelles opposées mais parfois simultanées : la dénutrition par carence d’apports et l’obésité par excès.

La malnutrition se manifeste lorsque l’organisme ne reçoit pas les nutriments essentiels dans les bonnes proportions, que ce soit par déficit ou par surplus. Un déséquilibre alimentaire prolongé peut conduire à une malnutrition, même avec une alimentation en apparence suffisante en calories.

7.2 La malnutrition dans le cas de l’obésité ou du surpoids

La malnutrition et l’obésité représentent deux manifestations d’un même déséquilibre nutritionnel, avec des mécanismes étroitement liés. Une personne en situation d’obésité peut souffrir simultanément de carences nutritionnelles importantes, notamment en nutriments et micronutriments.

L’approche nutritionnelle vise à rétablir un équilibre alimentaire global, au-delà du simple aspect calorique. Une évaluation approfondie des habitudes alimentaires permet d’identifier les carences spécifiques et d’adapter les recommandations nutritionnelles pour optimiser les apports en nutriments essentiels.

 

Article rédigé par notre équipe de diététiciens-nutritionnistes

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