ActualitésPerte d'appetit et dénutrition des seniors Les aidants et l'accompagnement nutritionnel des séniors

1/5/2021

Les aidants et l'accompagnement nutritionnel des séniors

Est qualifié d’aidant une personne qui aide de manière régulière à accomplir les actes de la vie quotidienne pour les personnes en perte d’autonomie. Il existe des aidants professionnels par le biais d’associations et entreprises de services à la personne, mais également 11 millions d’aidants familiaux qui assurent un accompagnement permanent auprès de leurs parents ou de leurs proches. Pour les personnes âgées en perte d’autonomie, l’aidant se positionne comme un véritable pilier du maintien à domicile. Quel rôle joue-t-il dans l’aide à la nutrition en général et dans la situation de dénutrition en particulier ?

Des repas variés et équilibrés : la clé du maintien à domicile des seniors

Une alimentation variée et équilibrée permet d’apporter au corps tout ce dont il a besoin pour fonctionner correctement. Ainsi, quand on prend de l’âge et que l’on perd de l’autonomie, des repas adaptés (condition nécessaire au maintien à domicile) permettent d’assurer un vieillissement physiologique dans de bonnes conditions le plus longtemps possible.

Quand une personne âgée n’est plus capable de se faire à manger, des solutions existent : la famille peut l’aider, on peut avoir recours à des sociétés de services à la personne ou à la livraison de repas personnalisés à domicile.

En effet, Il convient d’apporter une alimentation adaptée à chaque situation, par exemple à une maladie chronique qui impose un régime particulier (sans sucre ajouté ou sans sel), une texture particulière (quand l’état de la denture est altéré ou quand la personne est sujette aux fausses routes), l’utilisation de vaisselle ergonomique, l’enrichissement des recettes ou la prise de compléments nutritionnels oraux en cas de dénutrition.

Focus sur la dénutrition des personnes âgées

La dénutrition se caractérise par un déséquilibre entre les besoins de l’organisme et des apports nutritionnels insuffisants qualitativement et quantitativement. Elle touche 4 à 10% des personnes âgées à domicile, 15 à 38% en institution et 30 à 70% hospitalisées. Elle est due à une fragilisation du statut nutritionnel entrainé par des modifications physiologiques liées au vieillissement.

En clair : on a moins faim, on mange moins, on a moins de force.

Cela entraine des complications ainsi qu’une mortalité accrue. L’entourage familial, les professionnels de santé et les aidants sont des témoins privilégiés de cette spirale délétère. Aussi jouent-ils un rôle essentiel tant pour le dépistage que pour la prise en charge de la dénutrition.

Plus vite on identifie le problème, mieux on peut agir.

Dans le cadre de livraison de repas à domicile, un veilleur-livreur qui range les plats dans le réfrigérateur va alerter l’aidant s’il s’aperçoit que son client âgé n’a pas consommé la dernière livraison ou que quelque chose a changé dans ses habitudes ou son comportement.

Des outils existent pour détecter un risque de dénutrition, une diététicienne utilise un MNA (enquête alimentaire /questionnaire de facteurs de risque), ainsi qu’un bilan sanguin prescrit par le médecin va nous renseigner. Les intervenants des SSIAD sont également formés à la détection de la dénutrition.

Comment l’aidant peut-il lutter contre la dénutrition des seniors ?

Véritable pilier du maintien à domicile, l’aidant va contribuer à restaurer l’état nutritionnel du sénior. Dans le cadre familial, la préparation, les repas pris ensemble, le goût du « fait maison », la convivialité du moment, sont autant de facteurs importants pour éviter la dénutrition des personnes âgées.

De même, la présence d’une professionnelle qui aide aux repas, cuisine ou réchauffe des plats préparés, fait la conversation, va grandement contribuer à faire du repas un moment de plaisir. Quand il faut changer de texture, mixer les aliments et préparer une jolie assiette, on rivalise d’ingéniosité pour faire manger la personne âgée. Des formations existent également pour adapter l’alimentation (par ex : l’alimentation du diabétique, les enrichissements…). La présence de l’aidant permet aussi de contrôler la prise alimentaire, de s’assurer que les compléments nutritionnels sont absorbés et les traitements et régimes respectés ce qui fait de lui un maillon essentiel du maintien à domicile.

Stéphanie

Votre diététicienne Saveurs & Vie