Les plus connues sont la maladie de Crohn (qui touche tout le tube digestif de la bouche à l’anus, même si les crises se situent principalement au niveau intestinal) et la rectocolite hémorragique (RCH), qui touche le rectum et l’anus avec la sécrétion de sang.
En général, elles sont diagnostiquées dès l’âge adulte et se localisent principalement dans les pays industrialisés. En France, on diagnostique en moyenne 10 cas de MICI pour 100 000 habitants par an. Cette prévalence semble se stabiliser, alors qu’elle augmente dans les zones en cours d’industrialisation (Afrique du Nord, Asie).
L’évolution dans les pays industrialisés laisse penser que des facteurs environnementaux interviennent dans le développement de la pathologie (comme la pollution ou les métaux lourds comme l’aluminium). Des facteurs génétiques sont aussi à l’origine de la transmission de la maladie au sein d’une même famille. Associée à tous ces facteurs, la composition du microbiote semblerait avoir également une incidence, mais à ce jour aucune étude ne peut le confirmer.
Les MICI sont caractérisées par des douleurs abdominales intenses accompagnées de diarrhée (+/- sang et fissure/abcès anaux). Ces crises sont souvent associées à une grande fatigue, de l’anorexie et de la fièvre. Elles évoluent par poussées, qui ont des durées et fréquences variables d’un individu à l’autre. Les crises inflammatoires alternent avec des phases de rémission. Dans 20% des cas les poussées sont si importantes qu’elles nécessitent une hospitalisation.
Dans certains cas, la maladie provoque une sténose (rétrécissement) des voies digestives, ou l’apparition de fistules (ouverture anormale permettant à l’intestin de communiquer avec un autre organe, par exemple la vessie ou le foie), ou encore l’apparition d’abcès. Ces complications peuvent induire une prise en charge chirurgicale. Selon une étude danoise, les patients atteints de MICI ont un risque supérieur de 2 à 2,5 fois supérieur de développer un cancer colorectal.
Le diagnostic se pose en fonction de plusieurs critères : signes cliniques, signes biologiques, et imagerie médicale.
En 2008 la Haute Autorité de la Santé, publie 2 guides concernant l’alimentation en cas de MICI, dont voici un extrait : « L’alimentation n’influe pas sur le cours de la maladie. Il n’est donc pas nécessaire d’imposer un régime particulier : l’alimentation doit rester diversifiée et équilibrée. »
En cas de poussée : selon la durée et la virulence de la poussée, cette phase peut nécessiter un jeûne. La réalimentation passera ensuite par un régime sans résidus, qui élimine tous les aliments riches en fibres (fruits/légumes/ légumineuses/ féculents non raffinés ou complets) et ceux qui sont irritants (contenant du lactose, trop gras, l’alcool). L’objectif est de mettre l’intestin au repos. Il pourra s’associer selon les patients à un régime sans gluten (élimination des aliments contenant les céréales de type : blé, seigle, avoine, orge). Peu à peu avec la baisse des symptômes, le patient pourra réintroduire progressivement : gluten, lactose et fibres, jusqu’à atteindre une alimentation équilibrée.
En phase de rémission : une alimentation variée et équilibrée sera nécessaire pour maintenir un bon état nutritionnel. Cependant chaque patient pourra détecter les aliments qui ont tendance à lui provoquer des poussées inflammatoires. Il sera indispensable de limiter voire de supprimer ces aliments pour éviter de déclencher d’autres crises.
En cas de diarrhée : les diarrhées sont autant présentes en cas de poussées ou périodes de rémission. Elles ont parfois un impact important sur la qualité de vie. Elles peuvent être dues à l’inflammation. Dans ce cas il est conseillé de manger des aliments cuits, moulinés ou mixés, pour qu’ils soient faciles à digérer et peu irritants. Il est aussi recommandé de fractionner ses repas dans la journée. Il existe aussi des diarrhées graisseuses, qui sont dues à une malabsorption des lipides lors de la digestion. Il n’y a pas de régime spécifique, si ce n’est le contrôle des graisses au sein d’un même repas. Cependant il est indispensable de ne jamais éliminer les matières grasses (beurre, huiles…) qui sont indispensables à un bon équilibre alimentaire. Les diarrhées matinales ou post prandiales, qui sont un phénomène normal par suite de l’arrivée du bol alimentaire qui déclenche les mouvements intestinaux.
En cas de gaz et ballonnements : l’aérophagie (le fait d’avaler de l’air en mangeant) ou la fermentation des aliments au cours de la digestion, peuvent provoquer ce type de problème digestif. Il est conseillé de manger lentement, dans le calme et bien mastiquer. Attention aux boissons gazeuses et les chewing gum. Limiter les aliments qui fermentent (les choux, légumineuses…) et ne pas hésiter à les blanchir avant cuisson, les cuire dans 2 eaux différentes, et démarrer les cuissons avec de l’eau froide en cuisant à semi couvert.
En cas de sténose intestinale : l’objectif est de réduire l’inflammation et favoriser la cicatrisation. La première des choses à faire pour faciliter le travail digestif et de bien mastiquer. La texture des aliments est importante, elle devra être « molle ». Les fruits et légumes seront cuits et consommés mixés ou écrasés, cela permettra la réduction des fibres pouvant être irritantes et difficiles à digérer. Pensez aussi à l’éplucher et épépiner tout les fruits et légumes.